Ils ajoutent que ces mêmes Pères ne pouvaient imaginer, pour lors, que les Spectacles prendraient quelque jour une autre forme et deviendraient des Ecoles de la vertu, tels enfin que des Chrétiens pourraient les représenter ou y assister, sans blesser en rien ni leur conscience, ni leur religion : d’où ils concluent que les vives déclamations des Anciens Pères, contre le Théâtre de leur temps, ne prouvent rien contre les Spectacles d’aujourd’hui. Il suffirait, pour détruire ce raisonnement, de faire remarquer combien les Pères et les Docteurs des derniers temps sont d’accord avec les Anciens sur l’article du Théâtre. […] La plus grande partie de tout ce que les premiers Pères de l’Eglise ont dit, au sujet des Spectacles des Payens, peut être appliquée, à juste titre, à ceux de notre temps : et, parmi les Docteurs modernes, ceux qui ont paru les plus favorables aux Spectacles d’à présent, en prononçant qu’on pourrait les tolérer, leur ont donné des bornes si étroites, que ni les Poètes, ni les Comédiens ne s’y sont jamais renfermés. […] Je ne m’y oppose pas ; mais cette protection et cet avantage ne doivent être accordés par les Princes, et ne peuvent être mérités par les Comédiens, que temps que le Théâtre sera dans un état tel que les honnêtes gens et les Chrétiens puissent y assister, sans avoir rien à se reprocher.