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226. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Cet Auteur croit y justifier nos Spectacles, en prétendant qu’on ne peut point les condamner par les raisons qui porterent les Peres de l’Eglise à proscrire ceux de leur temps, où, dit-il, l’on ne pouvoit assister, sans participer à l’idolâtrie ; les Théatres d’alors, continue-t-il, n’étant pas différens des Temples, puisqu’on y trouvoit dans les uns & les autres les mêmes Divinités, les mêmes mysteres, & de plus un plaisir public qui tiroit du fond du cœur une approbation volontaire en l’honneur des Idoles. […] J’ai vu la Vertu dans un temple Avec deux couches de carmin, Dans son vertugadin très-ample Moraliser le genre humain. […] Temple du Goût. […] Cessez d’aller repaître vos yeux des agrémens affectés, & du pompeux ajustement de quelques femmes licencieuses, & de prêter l’oreille à la voix & aux récits passionnés de ces Sirenes dont parle Isaïe, qui habitent les temples de la volupté…. […] Sur la Scene on ne parle que de prison, de chaînes, de captivité ; on ne vit que de soupirs & de larmes ; le soleil, les astres, les fleurs les plus brillantes fournissent à peine des métaphores assez nobles ; on divinise son objet pour l’adorer ; on encense ses autels, & on s’immole dans son temple.

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