Le Père Bernard, appelé le pauvre Prêtre, mort à Paris en odeur de sainteté, le 23 mars 1641, avait singulièrement le talent des Comédiens, de contrefaire tout le monde. […] Bernard mit son talent à profit dans sa jeunesse, en jouant des comédies chez lui, et chez le Duc de Bellegarde son protecteur, qui s’en amusait beaucoup ; mais dès qu’il fut converti, son premier soin fut de renoncer au théâtre et au malheureux talent de contrefaire les gens, aussi opposé à la charité chrétienne qu’à la politesse et à la décence, d’où il ne peut revenir que du mal, et il exhortait tous ceux qui s’adressaient à lui de fuir ces dangereux spectacles. […] Il n’y en a aucun où les spectacles ne soient sévèrement défendus aux Ecclésiastiques, et dans la plupart sous peine de suspense encourue par le seul fait, comme Narbonne, Limoges, Poitiers, Rodez, Toulouse, Montauban, Cahors, Chalons, Coutances, (Instructions de Godeau, du saint Evêque Alain de Solminiac) : il n’y a pas jusqu’aux diocèses situés dans les Cévennes, les Alpes, les Pyrénées, Oléron, Comenge, Aleth, Alais, Gap, Embrun, etc., où l’on n’a pas à craindre que la Gaussin aille jamais faire briller ses talents, au milieu des neiges, où cependant les Evêques n’aient cru devoir prendre la précaution de les interdire à leur Clergé. […] On lui en inspire le goût dès le collège, on lui en donne les allures, on en cultive les talents, on en loue les succès, on en admire les ouvrages. […] Aucun d’eux n’a réussi ; ils n’ont pas moins fait mépriser leurs talents que dégrader leur caractère.