L’imagination, également remplie de carnage, dont on vient de voir le tableau, rend le spectateur cruel, féroce, rebelle, indépendant ; il verrait de sang froid les séditions et les meurtres, il y prendrait part, et malheur à l’autorité souveraine, si jamais des calamités publiques la rendaient faible ou douteuse ; elle trouverait dans le peuple dramatique des ennemis secrètement armés contre elle par leur goût. […] Une galerie où on ne verrait que des tableaux de monstres, de supplices, de meurtres, fussent-ils de la main de Raphaël et de Michel-Ange, serait-elle une promenade bien agréable ? Les tableaux des fureurs et des forfaits ont beau être de la main de Corneille, de Crébillon ou de Voltaire, peuvent-ils plaire à un cœur bien fait ?