Ils reconnurent bientôt, sans avoir lû Aristote, que pour l’amuser il falloit le faire pleurer : & ne trouvant pas de Sujet plus lamentable que la Passion de Notre Seigneur, ils la représenterent. Dans ce Sujet il leur étoit aisé, en faisant paroître des Diables, d’exciter la Terreur & la Pitié. […] Par tout, ce Sujet parut le plus propre à la Tragédie, comme étant un Sujet tout de larmes, & par tout on exécutoit sur le Théâtre des Sujets saints. […] Mais nous ne nous glorifions pas de la vie que nous rendîmes à ces Sujets, dans une Langue qui n’étoit pas encore capable de les traiter. […] Les Sujets les plus merveilleux de la Fable furent consacrés à un Spectacle, qu’on vouloit rendre merveilleux par les Machines & les Décorations.