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66. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Est-il vraisemblable que des personnages qui n’ont rien à faire sur la scène, y demeurent sans sujet ? […] Encore si on leur prêtait toujours un juste sujet de joye, ou qu’on amenât une fête avec adresse ; il serait alors plus naturel de les voir chanter : mais la plus-part des Poètes sont-ils bien attentifs à se servir de ce moyen ? […] On y verra que l’enjoument & la fine plaisanterie accompagnent l’éxcellent Vaudeville ; & que le refrein de chaque couplet doit être amené avec un art infini, & tiré du sujet même. […] Le Musicien dira envain pour s’èxcuser, qu’il agit de la sorte afin de mieux faire sortir les beautés de sa musique, afin de faire admirer l’Art avec lequel il mêle des intonations, des changemens d’air, avec le motif ou le sujet principal. […] Je ne fixerai point au Poète la quantité d’ariettes & de duo qu’il peut insérer dans les Drames du Théâtre Moderne, sans crainte de lasser les Spectateurs ; c’est au goût seul à lui enseigner ce qu’il doit faire à ce sujet.

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