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48. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la suprématie de la puissance séculière sur la puissance ecclésiastique ; des erreurs et des crimes du clergé et des anathèmes fulminés par les conciles contre les prêtres et les séculiers qui attentent à l’autorité et à la vie des souverains. » pp. 331-345

Lorsque les prêtres sont parvenus à augmenter leur action sur les citoyens au mépris des lois civiles, ils finissent par atteindre la personne des rois ; et tel prince qui leur abandonne une certaine autorité sur ses sujets, doit trembler que cette même autorité ne parvienne un jour à saper les fondements de sa puissance, et à le précipiter lui-même par un parricide infâme dans l’horreur de la mort. […] de l’oubli que le prince avait eu de ses propres devoirs, et de sa faiblesse à consentir que les prêtres se mêlassent des affaires de l’Etat, en abandonnant ses propres sujets à la puissance ecclésiastique, lorsqu’il devait au contraire les couvrir de son autorité pour les protéger contre les entreprises de cette même puissance. C’est sous le règne d’Henri III que le clergé et les jésuites eurent la criminelle audace de proclamer les principes subversifs de toute monarchie légalement instituée : « Qu’un prince qui maltraite ses citoyens est une bête féroce, cruelle et pernicieuse ; « Qu’il y a des cas où il est permis à tout le monde de tuer, même celui qui est prince de droit, soit par succession, soit par élection, mais qui devient tyran par sa conduite ; « Que si un prince légitime devient tyran jusqu’au point de piller les fortunes publiques et particulières, s’il méprise notre sainte religion, s’il charge ses sujets d’impôts injustes, s’il fait des lois avantageuses pour lui et peu utiles au public, la république doit s’assembler et l’inviter à se corriger : que s’il ne répare pas ses fautes, elle peut lui faire la guerre, et si les circonstances le permettent, lui porter le fer dans le sein. […] -C., il peut les priver de leur royaume, donner leurs états à un autre prince, et dégager leurs sujets de l’obéissance qu’ils lui doivent, et du serment qu’ils lui ont fait11. » Et après la mort de ce monarque, Busenbaum, célèbre jésuite, ne craignit pas de publier dans un de ses ouvrages : « Que l’action de Jacques Clément, dominicain, est une action mémorable, par laquelle il avait procuré à sa patrie et à sa nation le recouvrement de sa liberté ; que le massacre du roi lui fit grande réputation, et qu’étant d’une complexion faible, une vertu plus grande soutenait son courage. » De tels préceptes et de tels récits excitent l’indignation de tous les hommes de bien, en même temps qu’ils méritent toute la répression de l’autorité séculière.

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