Le sujet semble, en effet, au premier aperçu, beaucoup mieux convenir à un docteur de Sorbonne qu’a un maréchal de camp ; rarement on a vu le même homme mener de front les matières cléricales et les théories stratégiques ; il est fort permis à un général de n’avoir pas lu Baronius, et ce n’est certainement pas dans les actes des conciles qu’on apprend à placer des batteries ou à ranger une division en ligne de bataille ; enfin, si l’on me permet cette forme triviale, canons et canons il y a, et l’on pouvait raisonnablement craindre qu’un homme habitué à vivre au milieu de ceux de Mars, ne traitât un peu cavalièrement ceux de l’Eglise. […] Ceux-ci, établis d’abord à l’hôtel de Flandre, puis à l’hôtel de Bourgogne, obtinrent en 1548 un arrêt du parlement qui les confirmait dans tous leurs privilèges, sous la condition de ne jouer que des sujets profanes, licites et honnêtes. « C’est ici , dit l’auteur, le troisième âge de l’existence des comédiens en France et l’origine certaine des comédiens de nos jours : car il est bien avéré que les confrères étaient de vrais comédiens, montant sur le théâtre et débitant des scènes. Le parlement dans sa sagesse leur fit défense de représenter des mystères ; mais il les autorisa à jouer des sujets profanes, et l’arrêt du parlement est confirmé par des lettres patentes du roi (1559).