Les Princes avaient accoutumé de faire de beaux présents à ces gens-là et de leur donner leurs plus précieux habits : mais lui étant persuadé, comme le dit Rigord son Historien, que donner aux Histrions, c’était sacrifier au diable, aima mieux suivre l’exemple du saint et charitable Henri I. qui avait fait vœu de faire vendre les siens, pour en employer l’argent à nourrir et entretenir les pauvres. […] Il souhaite qu’on en abolisse la représentation. « Nous suivons avec plaisir, dit-il p. 5. sur le sujet de ces Tragédies, l’esprit et les sentiments d’une savante Compagnie, dont un des principaux emplois est l’instruction de la jeunesse ; qu’elles ne soient faites qu’en Latin, que l’usage en soit très rare ; que les intermèdes des Actes soient tous Latins et n’aient rien qui s’éloigne de la bienséance, et que l’on n’y introduise aucun personnage de femme, ni jamais l’habit de ce sexe. […] Saint Augustin a été de cet avis316, saint Charles au premier Concile Provincial317, sans citer ce saint Docteur, suivit sa pensée ; et saint Louis qui avait fait des Statuts si sévères contre les femmes de mauvaise vie, souffrit néanmoins qu’avant sa mort, il y eut à Paris, de ces lieux qu’on n’ose nommer, dont les Maîtres dans la suite se maintinrent en possession sur de prétendus Privilèges du Roi318. […] Quelle comparaison entre des Pièces faites par des Religieux ou des Ecclésiastiques tout occupés à inspirer aux Ecoliers les règles du Christianisme, et des pièces faites par des personnes qui n’étudient que les maximes du monde : Entre des pièces examinées et approuvées par des Supérieurs de Communauté, et des pièces où l’on n’a suivi que le goût du plus grand nombre de ceux qui vont à la Comédie, c’est-à-dire, où l’on recherche l’approbation des gens vicieux ; car on peut bien dire que la plupart de ceux qui fréquentent le Théâtre ne font pas profession de vertu : Enfin entre des pièces qui se font tout au plus une fois l’année, pour exercer les Ecoliers à parler en public, et des pièces qu’on représentent tous les jours, pour satisfaire un grand nombre de gens oisifs, qui se font un plaisir de voir bien exprimer les passions dont ils brûlent, l’ambition et le faux amour. […] Certainement tant qu’on suivra dans les Collèges les règles qui ont été prescrites pour les Poèmes dramatiques, on ne pourra point y trouver à redire, et on y remarquera toujours, que ces Poèmes diffèrent entièrement des pièces des Comédiens.