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121. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Elle a concouru pour le prix de l'Académie Française en 1764, et elle est comblée d'éloges par l'Auteur du Mercure, enthousiaste du théâtre(octobre1764). « Suivez ce peuple entier, ce peuple curieux, qui se présente en foule à ce théâtre affreux destiné par Thémis à punir des coupables »: l'échafaut un théâtre ! […] Les Dames Romaines, aussi tendres et plus décentes que les Françaises, s'y livrèrent avec fureur, jusqu'à refuser la grâce au vaincu qui leur tendait les mains, ordonner brutalement sa mort, et suivre de l'œil avec plaisir le poignard qui l'égorgeait, jusqu'à se faire gladiatrices et se mêler dans l'arène avec les gladiateurs. […] Le châtiment est l'affaire d'un moment, c'est le dénouement de la pièce, dont l'idée à peine saisie est effacée dans l'instant par la farce qui suit. […] Les comédies font plus des trois quarts des spectacles, il y en a vingt pour une tragédie, et toujours même, comme un correctif au sérieux de la vertu et un préservatif contre l'effet de ses leçons, la farce suit la tragédie : Athalie sera effacée par Scapin. […] Les valets, les soubrettes, les confidents ne sont que des fourbes vendus aux vices de leur maître, dont il emploie l'industrie, suit les conseils, applaudit les bons mots, récompense les honteux services : gens échappés à la potence, et très dignes d'y monter.

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