On pourroit entrer plus avant dans cette discussion ; quoiqu’après tout, les raisonnemens les plus longs n’aboutiroient guère qu’à ce que je viens d’observer, soit sur le danger des Spectacles, en suivant l’avis de ceux qui les condamnent, soit sur les précautions qui peuvent garantir de ce danger, en préférant l’opinion contraire. […] Il faudroit, suivant le même esprit, envelopper dans l’anathême les Fêtes publiques, les Concerts, les Bals, les Festins, & généralement toutes les Assemblées d’amusement & de plaisir, comme étant pour les deux sexes qui s’y trouvent réunis & confondus, une source de relâchement dans les devoirs, de dégoût pour la piété, de pensées vaines & trompeuses, & quelquefois de liaisons funestes à l’innocence & à l’honneur. […] Les mots, ces signes représentatifs de nos pensées, & qui les représentent si imparfaitement, ont beau varier à l’infini, suivant le génie ou le caprice des diverses Nations, ils ne changent rien aux pensées, aux sensations, ni aux sentimens.