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262. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Les dernières sont absolument défendues et criminelles ; et quoi qu’il puisse arriver que quelqu’un n’en soit point ému, on est obligé cependant (malgré ce que disent certains Théologiens) de les éviter, sous peine de péché mortel, parce que ce n’est que par accident qu’elles ne produisent point leur effet, leur nature étant toujours d’avoir des suites très mauvaises et très pernicieuses. […] S’il était vrai qu’on dut défendre toutes les choses qui pourraient avoir des suites fâcheuses, on ne devrait pas lire l’Ecriture Sainte (pour me servir du même exemple que vous apportez :) on ne devrait pas, dis-je, lire l’Ecriture Sainte, en latin même, puisqu’elle est la cause innocente de toutes les hérésies, qui, selon saint Jérôme, naissent pour l’ordinaire d’une parole mal entendue, ou malicieusement expliquée. […] ne nous a pas fait naître uniquement pour les jeux et pour les passe-temps, mais plutôt pour une vie sérieuse et pour des occupations plus importantes : aussi ne doit-on prendre du jeu que ce qu’il en faut pour se délasser l’esprit, sans s’y attacher davantage que les Chiens d’Egypte aux eaux du Nil, qu’ils boivent en courant » ; et il est bon d’avoir toujours devant les yeux cet avis de saint Augustin : « Souvenez-vous que vous n’avez pas encore fini tout votre travail, et qu’il le faut reprendre : vous ne l’avez pas quitté pour l’abandonner, mais pour y mieux travailler dans la suite » « Memento peregisse te, etc. »Psalm.34.

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