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107. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Bellecour de ses traits a saisi la finesse ; Son bachique enjouement n’est jamais sans noblesse, Soit que quittant la table encor tout délabré, D’un essain de buveurs il se trouve entouré, Etourdit un vieillard par des discours sans suite, Et lui balbutiant des leçons de conduite. Ce Silene sortant du cabaret, avec une troupe d’ivrognes, & tout délabré, étourdissant par des discours sans suite, balbutiant de la morale : ne voilà-t-il pas un modele bien fin & bien noble à proposer dans un poëme didactique ? […] Ce ne sont que des Fantaisies, c’est-à-dire, des vers frivoles sans ordre, sans suite, qui n’ont de mérite que la licence qui y regne ; il faut pourtant que l’Auteur ait donné quelque marque de conversion. […] Les Baisers & le Mois de mai sont deux Poëmes infâmes du sieur Dorat, une suite des tableaux obscenes & des nudités a demi gazées par un langage élégant & des vers faciles, une imagination riante qui assaisonne le vice & le fait boire à longs traits.

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