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25. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Qu’alléguerez-vous à son tribunal pour votre excuse, et suffira-t-il de lui dire que vous vouliez dresser vos enfants et leur donner la science du monde ? […] Peut-être même quelques-uns, par une sagesse forcée, et cédant à la nécessité, ont-ils enfin dans ces années dures et stériles apporté quelque tempérament à leur jeu ; mais ce tempérament suffit-il ? […] Et comme en matiere de salut tout est personnel, et que la bonté ou la malice de nos actions n’est prise que par le rapport qu’elles ont à nous ; quand il s’agit de m’accorder un divertissement ou de m’en priver, l’idée générale qu’on en a ne suffit pas pour former ma résolution ; mais si j’y reconnois quelque endroit par où il me puisse être nuisible, je dois dès-lors le rejetter et m’en éloigner : Abscide eum, et projice abs te. […] Quoi qu’il en soit, avec toutes les connoissances que vous avez et qui doivent sans doute vous suffire, pouvez-vous négliger un point aussi important que celui-là ? […] parce que l’un de ces trois caracteres suffit pour vous damner, et qu’il n’y a point de divertissement qui puisse compenser la perte de votre ame, et que vous ne deviez sacrifier pour votre salut.

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