Ils avoient pour Spectateurs, des Papes, des Empereurs, des Rois. […] Ces Spectateurs, dira-t-on, ignoroient alors aussi bien que les Poëtes les Régles d’Aristote. C’étoit un bonheur pour les Poëtes, qui avoient à contenter des Spectateurs moins difficiles que nous. […] Horace disoit que les Romains aimoient à écrire, & non pas à effacer, que le travail de la lime les rebuttoit ; nos premiers Poëtes ont eu la même aversion ; ils avoient bientôt composé une Piéce nouvelle, & la nouveauté suffisoit pour leur attirer des Spectateurs. […] Mais l’Auteur du Spectateur ne donne pas une grande idée de la Tragédie de sa Nation, quand il dit qu’on y excite la Terreur, par des ombres, des spectres, par le son d’une cloche : & M. de Voltaire, très-capable de juger de cette Tragédie, malgré les éloges qu’il a donnés quelquefois au Théâtre Anglois, ne dit-il pas dans sa Lettre à M.