/ 460
263. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Des raisons invincibles et des témoignages sans nombre prouvent fort bien, dit-on encore, que le théâtre peut être une occasion prochaine de péché mortel pour un certain nombre de spectateurs ; mais il faut avouer aussi qu’il en est d’autres à qui la comédie ne fait aucun mal. […] N’est-ce donc rien aux spectateurs de payer le luxe de ces actrices, dont les regards sont mortels, de nourrir leur corruption, d’aller apprendre d’elles ce qu’il ne faudrait jamais savoir ? […]  » Ces personnes pèchent grièvement, dit un célèbre théologien*, qu’on n’accusera pas de rigorisme, parce qu’elles coopèrent au péché mortel des comédiens, qui sont eux-mêmes cause des péchés que commettent les spectateurs. […] Monseigneur de La Motte répondit au roi « qu’à la vérité il aimait les pauvres, mais pas cependant jusqu’à la folie. » Vers 1760, Monseigneur Caisotti, évêque d’Ostie en Italie, engagea tous les curés et les prédicateurs de son diocèse à le seconder à prémunir leurs paroissiens et leurs compatriotes contre les spectacles. « C’est là, dit l’évêque de Namur en 1815, c’est là que règne seul l’ennemi de Dieu, le prince des ténèbres ; ces lieux, la vive école des passions, où les auteurs, les acteurs, les spectateurs conspirent tous à les exciter, où l’on ne les représente dans tous leurs charmes ou dans toute leur force que pour les rendre moins odieuses ; que dis-je !

/ 460