/ 641
33. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Or ces spectacles ausquels vous courez, sont de cette nature, eû égard à vôtre âge, & à vôtre naturel susceptibles des passions les plus dangereuses ; vous commettez donc un peché mortel. […] Paul appelle la figure, & le dehors éclatant du monde, qui ne paroit jamais avec plus de charmes, que dans ces spectacles dont nous parlons ? […] Que si ces spectacles nous mettent ainsi en danger de prendre l’esprit du monde, il n’y a pas moins de sujet de craindre qu’il ne nous en imprime les sentimens, & les maximes, sur lesquelles ensuite l’on regle sa vie & sa conduite ; puisque ces spectacles sont comme une école, où l’on enseigne une Morale toute contraire à l’Evangile, & à la Religion. […] Quand donc ces spectacles ne causeroient point d’autre mal, que de dissiper l’esprit, ne seroient-ils pas toûjours criminels ? […] Heureux donc encore une fois, celuy qui n’ouvre point les yeux à ces spectacles & à ces vanitez : Beatus qui non respexit in vanitates & insanias falsas !

/ 641