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133. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Dans l’intervalle qui nous sépare de l’époque de cette déclaration, qui serait très-certainement mieux accueillie aujourd’hui qu’alors, de bons publicistes, académiciens, et même religieux, ont soutenu avec raison, contre l’avis de quelques autres, que les lois sévères indispensables à cet effet pouvaient être exécutées au théâtre comme à la ville. […] vous ne savez que faire redouter et haïr ; il est nécessaire que la religion recouvre ; dis-je, assez de consistance, assez de crédit et d’ascendant pour se faire, comme autrefois, respecter et soutenir par l’opinion publique, de manière à obliger de nouveau ses ennemis à paraître d’abord la respecter aussi, à rendre hommage, du moins extérieurement, à ses préceptes, à donner de bons exemples, à se cacher quand ils font le mal, en un mot, à redevenir hypocrites, en repassant pour monter à la première école, comme ils l’ont été en descendant à la dernière. […] Sa responsabilité n’est-elle pas plus grande devant le tribunal de sa conscience que celle qui l’inquiète de l’autre part, laquelle le courage et la vérité mettraient à couvert, parce qu’ils seraient soutenus par la sagesse et l’équité des tribunaux d’appel ? […] Elle aurait encore l’effet salutaire de pouvoir peu à peu s’étendre à la foule immorale des particuliers inattaquables autrement, des parasites et làches complaisants qui flattent les vices, qui fréquentent et caressent les fripons heureux qu’ils encouragent, dont ils soutiennent l’impudence, par qui le crime est sciemment plus honoré, mieux défendu que l’innocence même.

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