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262. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Ces deux points n’ont pas à beaucoup près le même lustre pour l’Orateur ; mais outre qu’ils n’en sont pas moins importants, c’est qu’il paroît, que ce n’est qu’à l’infraction volontaire qu’ils souffrent de la part des Auteurs, que les Ouvrages différens, qui attaquent les Spectacles, doivent leur mérite & leur prix. […] On peut impunément emprunter des lumieres ; la vérité n’en souffre pas ; & s’il est deux choses qui peuvent se confondre du moins avec quelque vrai semblance, c’est l’Interprête avec l’Auteur. […] Le Jeu loin de distraire & d’amuser a plus l’air, au contraire, d’un travail & d’une étude : quel soin pour prévenir les coups : quelle attention pour les faire, quel regret de les manquer, quelle inquiétude pour les retrouver, quel chagrin de les souffrir ? […] Par-tout où il y a des hommes, ce doit toujours être un attrait pour lui : rien n’est capable de nous amuser d’une maniere aussi analogue à notre goût, à notre caractère, notre nature que la société : outre qu’on ne peut trouver son compte a s’en éloigner ; c’est qu’il est toujours à craindre que nos mœurs n’en souffrent.

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