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24. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Nous ne sommes effrayés des malheurs d’autrui, que parce que nous voyons une certaine parité entre le malheureux & nous ; c’est la même nature qui souffre, & dans l’Acteur, & dans le Spectateur. […] Nous avons le plaisir de l’émotion, & d’une émotion qui ne va point jusqu’à la douleur, parce que la douleur est le sentiment de la personne qui souffre ; mais qui reste au point où elle doit être, pour être un plaisir. […] Le Héros pour qui le Spectateur s’intéresse, tombe dans un malheur atroce, effrayant : on sent avec lui les malheurs de l’humanité, on est pénétré, on souffre autant que lui. […] Il semble même que le grand nombre des Spectateurs étant dans cet état mitoyen, la proximité du malheureux & de ceux qui le voient souffrir serait un motif de plus pour s’attendrir.

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