Oreste sort du Théâtre déchiré par les Furies pour un crime aveuglément commis. […] Du reste, que l’on se rappelle la position de ce personnage : il accable son ami de reproches, humilie Oronte, apostrophe les Marquis, et leur impose silence, confond et refuse Célimène, domine d’un bout de la pièce à l’autre, efface tout, n’est jamais effacé, et sort du théâtre ennemi de la nature entière, autant admiré qu’applaudi. […] Du reste, que le climat, les richesses, ou les femmes amollissent la férocité d’un peuple ardent et courageux, et lui ôtent la faculté de porter la désolation et le ravage chez les nations étrangères, en lui laissant la bravoure, la vigueur et l’activité dont il a besoin pour sa propre défense ; que ce peuple invincible dans ses frontières, y soit comme repoussé par la nature, dès qu’il en sort les armes à la main, est-ce à un Philosophe à le regarder comme un mal ?