Quand Homère ou quelque Auteur tragique nous montre un Héros surchargé d’affliction, criant, lamentant, se frappant la poitrine : un Achille, fils d’une Déesse, tantôt étendu par terre & répandant des deux mains du sable ardent sur sa tête ; tantôt errant comme un forcené sur le rivage, & mêlant au bruit des vagues ses hurlemens effrayans : un Priam, vénérable par sa dignité, par son grand âge, par tant d’illustres enfans, se roulant dans la fange, souillant ses cheveux blancs, faisant retentir l’air de ses imprécations, & apostrophant les Dieux & les hommes ; qui de nous, insensible à ces plaintes, ne s’y livre pas avec une sorte de plaisir ?