C’est une sorte de nécessité. […] L’art du pantomime, l’adresse à contrefaire, la vivacité à exprimer des sentimens par l’inflexion de la voix, les nuances du geste, les traits du visage, le feu des regards, ne sont qu’un instinct naturel, une sorte de méchanisme qui résulte de la configuration des organes, sans que l’esprit & les vrais talens y entrent pour rien. […] Les petits spectacles forains remplissoient le vuide du théatre aboli ; le goût de la danse, passion épidémique, se réveille tout-à-coup avec fureur ; des bals champêtres s’ouvrent dans tous les villages aux environs de la capitale ; des artificiers Italiens donnent des spectacles Pyriques, (des feux d’artifices,) & pour les animer d’avantage, y réunissent des danses ; enfin, d’après le Vauxhall Anglois, on imagine de construire à grands frais des lieux d’assemblées, décorés comme des théatres, pour y attirer le public ; c’est-à-dire, les curieux, les gens de plaisir, les citoyens désœuvrés, des femmes, sur-tout les jeunes gens, &c. par toutes sortes d’amusemens, souvent par le seul concours des personnes qu’on y peut voir, ou de qui l’on peut être vu, & même encore par la facilité de se cacher dans la foule ; ces divers établissemens ont le succès de la nouveauté, toujours attrayans pour des François.