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284. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Paul, un Chrétien qui n’a pas soin de ses domestiques, fidem negavit, & est infideli deteriorI. ad Timot. c. 5. , a renoncé à la foy, & est pire qu’un infidele ; n’avois-je pas aussi raison de dire tantôt, selon la pensée de Salvian, que celuy qui n’a point de soin de soy-même, ny de zele de son salut, allant impunément à la comedie, a renoncé à sa religion & à son Baptême, a abandonné le service de Dieu pour s’engager à celuy du diable, & se rend par cette action plus criminel qu’un Payen. […] Augustin, se servoit de son authorité & de son empire ; elle commandoit à la prudence, ut vigilanter inquirat quomodo voluptas regnet, & salva sit , de rechercher avec soin & application tous les moyens necessaires pour rendre heureux & tranquille le regne de cette voluptueuse Princesse ; elle commandoit à la Iustice, ut nulli faciat injuriam , de ne faire tort à personne, ne offensis legibus, voluptas vivere secura non poßit , crainte que les loix étans violées, elles ne vinssent troubler son repos ; elle commandoit à la force d’éloigner de son trône & de son palais, les douleurs, la tristesse & les chagrins, ou du moins d’adoucir ses petits déplaisirs presens, par le souvenir de ses delices passées, ut per pristinarum deliciarum suarum recordationem, mitiget præsentis doloris aculeos . […] Oüy, je me suis trompé, les vertus ne se trouvent point à la comedie, on les fait toutes mourir dans le cœur, on les sacrifie toutes à son plaisir, prudence, force, justice, pudeur, innocence, vous ne vous rencontrez point à ces spectacles, ny à ces divertissemens ; la prudence ne vous y accompagne pas puisque vous choisissez le plus mauvais party : vôtre force vous a abandonné, puisque vous n’avez pû resister à l’amorce d’un dangereux plaisir ; vous y étes sans justice, puisque vous n’avez pas rendu ny à Dieu l’honneur qui luy appartient, ny à vôtre salut, le soin que vous loy devez ; vôtre pudeur est perduë, puisque vous paroissez sans rougir dans un lieu qui est appellé, veneris sacrariumTertull. l. de spect. c. 10.

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