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14. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Aujourd’hui, dit un écrivain célèbre, en parlant du relàchement des mœurs et de l’esprit de société qu’a produit le théâtre, il y a peu de maris jaloux, mais il y a peu de maris ; les pères tyranniques sont rares, mais les pères indifférents ne le sont point. […] Vu cet irrésistible progrès des choses, et cette disposition générale des esprits, disposition telle qu’on ne voit presque plus que des envieux ou du métier infâme, ou des talents et de la vue des infâmes qui l’exerçent, le fait de les laisser sous l’anathême, qui contribue déjà au relâchement de cette partie de la société, est très-préjudiciable dans tous les cas à la foi et au respect dûs aux décrets de l’Eglise, et nuit par là généralement aux mœurs. […] S’il y a des dévots et des gens d’église qui trompent, quelle autre classe de la société ne fourmille pas de menteurs et de trompeurs ? […] Ces hommes, quoiqu’au fond indifférents à l’honneur et à l’honnêteté, craindraient cependant d’être produits ou simplement nommés en scène comme faisant la société de ces infâmes, et partager publiquement leur infamie, sans avoir une plus grande part aux avantages dont elle est le prix. […] La société jouirait ainsi des avantages de cette autre législation qui, d’après un célèbre magistrat, pourrait encore largement moissonner dans le vaste champ laissé hors du domaine des tribunaux.

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