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53. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

On y voit passer comme sur ces verres qui se succèdent rapidement pour représenter diverses couleurs et diverses figures, toutes les vanités du siècle, et toutes ses erreurs. […] Que serait-ce qu’un Spectacle à vos yeux où l’on ne parlerait ni d’intrigues ni d’amour ; où l’on n’entendrait, ni cette musique qui énerve, ni ces voix qui séduisent ; où l’on ne verrait, ni ces habits qui éblouissent, ni ces décorations qui charment ; où l’on ne retrouverait enfin, ni les mœurs du siècle, ni les usages du pays ? […] De là toutes les passions rendues avec tout le coloris et toute la finesse, que l’élégance de notre siècle…. […] Comment, dans une Religion qui nous oblige de rapporter à Dieu tout ce que nous faisons, de mortifier nos sens, de crucifier notre chair, d’user de ce monde comme n’en usant pas, il nous sera permis de suivre les folies du siècle, et de nous y livrer ? […] L’Evangile est pour toutes les conditions et pour tous les états ; mais ce n’est ni en suivant le torrent du siècle, ni en se conformant à ses maximes, qu’on peut arriver au Royaume des Cieux.

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