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68. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Il n'est point de comédie où quelque jeune personne du sexe ne soit l'objet des poursuites criminelles, et quelque jeune homme le poursuivant. […]   6.) : « Je n'avais eu jusques là (à quatorze ans) que de vagues impressions de cette passion qui attache un sexe à l'autre. […]  » L'Auteur observe que les coquetteries des Marquises de nos théâtres jouées en Hollande, y ont gâté depuis vingt ans et continuent à dépraver les mœurs des deux sexes. […] Peut-on donc regarder le spectacle comme contraire à la piété, à l'éducation de la jeunesse, même des filles, qui ont moins de prétexte et plus de danger que les garçons, puisque n'ayant ni chaire, ni barreau, ni tribunal à remplir, elles n'ont pas besoin, comme les Magistrats, les Avocats, les Prédicateurs, de s'accoutumer à parler en public, que la fragilité du sexe, la vivacité des passions, la vanité et la tendresse les rendent infiniment plus susceptibles des impressions théâtrales, et les exposent davantage à la poursuite de ceux à qui on a étalé leurs grâces, et qu'enfin destinées à vivre dans leur maison et avoir soin d'une famille, la dissipation et le goût du plaisir sont encore plus à craindre pour elles.

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