/ 248
47. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

On ferait, dans toutes les Maisons du Royaume où l’on élève des Enfans-Trouvés, un choix des Garsons & des Filles, qui, parvenus à l’âge de dix ans, seront bien conformés pour le corps, de la figure la plus agréable, & qui marqueront plus de pénétration : on les ferait instruire dans un des Colléges de la Capitale destiné pour eux uniquement : les Garsons occuperont une aîle du Bâtiment, & les Jeunes-filles une autre : les deux Sexes auront des Maîtres pour les mêmes Sciences, & recevront en tout la même éducation. […] Tous les jours quatre Elèves des deux sexes assisteront aux Représentations publiques ; les Filles à l’Amphithéâtre, les Garsons au Parterre, afin qu’ils soient à portée de mieux voir, de mieux entendre, & de mieux connaître le goût & le sentiment du Public : ils rejoindront, en sortant, le Gouverneur & la Gouvernante qui les auront amenés. […] Les Villes de Province, assez considérables pour avoir un Théâtre où l’on jouerait toute l’année, ou seulement durant l’hiver, tireront leurs Acteurs du Collége Dramatique de la Capitale : on leur enverra les jeunes Elèves des deux sexes dont elles auront besoin, soit de ceux & celles dont il est parlé dans l’Articles précédent, qui n’auront pas encore été jugés capables d’être admis au Théâtre de la Capitale, soit des autres, qui auront néanmoins achevé leurs Exercices, & qu’on réputera les plus formés. […] Dangeville fille ; excellente dans les Rôles de Soubrette : elle eut tous les talens de son état ; toutes les vertus de son sexe : Jeunes Actrices, qui nous charmez par vos attraits, prenez-la pour modèle, si vous voulez que le bonheur & l’estime publique couronnent votre brillante carriere : début 1730 ; quitté en 1763.

/ 248