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103. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

La Jeunesse Romaine qui se réserva à elle seule le droit de représenter ces Piéces, ne voulut point qu’elles fussent profanées par les Comédiens. […] Roscius, indépendamment de ce qu’on donnoit à sa Troupe, avoit pour lui seul plus de cinquante mille livres par an. Ce Roscius a laissé un nom si célebre qu’il mérite dans l’Histoire du Théâtre une place d’autant plus honorable, que fameux par sa supériorité dans sa profession, & par une probité rare dans sa profession, il a reçu de Ciceron ce grand éloge, qu’il paroissoit seul digne de monter sur le Théâtre, & seul digne de n’y pas monter. […] Ce Spectacle, dont je parlerai dans le dernier Chapitre, bien plus propre à exciter la colere de Pline, contre les mœurs de sa Patrie, que le double Théâtre de Curion, devint la seule Passion, & la honte des Romains. […] En rassemblant les noms de tous les Poëtes anciens qu’on sait avoir composé des Piéces de Théâtre, on forme une liste chez les Grecs bien plus nombreuse, que celle que peuvent fournir les Romains : celle-ci cependant est encore assez nombreuse pour nous faire voir, que depuis Andronicus jusqu’à Quintilien, les Piéces de Théâtre ne manquerent pas à Rome ; & de tant de Piéces, le seul Thyeste de Varius, a mérité de Quintilien cet éloge, qu’il étoit comparable à la meilleure des Tragédies Grecques.

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