Dans ces deux Pièces, on ne voit presque rien qui ne puisse servir de modèle ; le Personnage vicieux y est corrigé, non par un plus vicieux que lui, comme dans les Pièces de Molière, mais par un homme de bien, une femme tendre & sensible ; ce Personnage est puni, & changé ; ce qui constitue les mœurs les meilleures, & do ne le dénoûment le plus parfait de la Comédie. […] Le rôle d’Antoine, dans le Philosophe sans-le-savoir, est d’une belle convenance ; ce bonhomme, le vieux Camarade du Maître de la maison, le sert avec le zèle de l’amitié, l’enthousiasme de la reconnaissance, & la franchise de la vertu. […] La Danse y paraîtra dans un degré de vraisemblance & de convenance avec les Pièces, qui servira de modèle pour nos Tragédies. […] J’imagine qu’il serait aisé à un homme de génie de le rendre tout-à-fait naturel : que le Musicien fasse déclamer par un excellent Acteur ; qu’il note couramment tout le senti de la Déclamation, pour lui servir de cannevas, & qu’ensuite il ajoute seul la sonorité, les adoucissemens, l’harmonie ; voila le Récitatif le plus approchant de la parole, le plus intelligent, le plus propre pour l’exposition, & le plus convenable dans la bouche d’un Héros expirant. […] On fera en sorte que la nécessité de rassembler ces jeunes garçons & ces jeunes filles, serve à faire mieux connaître aux uns & aux autres de quel prix sont les talens, unis à la vertu & à la beauté.