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46. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

Si les Anciens ont poussé l’attention, sur cet article, jusqu’à défendre de réciter aux enfants des fables et des contes, qui renfermassent la moindre idée capable de les corrompre : s’ils ne ne permettaient pas même de les amuser par des allégories ; c’est qu’ils sentaient que les premières impressions, qui se font dans l’esprit des enfants, ne s’effacent jamais ; et que, dans un âge tendre, ils n’ont pas encore assez de pénétration pour distinguer l’allégorie de la vérité. […] Il me paraît donc qu’il faut convenir que, si la réformation n’était pas indispensable par tant d’autres motifs, celui de l’éducation des enfants serait seul assez puissant, pour en faire sentir la nécessité ; et pour en déterminer l’exécution : mais tout conspire également à démontrer cette nécessisité : car, s’il est essentiel de garantir la jeunesse du risque, il ne l’est pas moins de mettre en sûreté la modestie du sexe, et de contenter la délicatesse des honnêtes gens.

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