Ce seroit un motif de silence pour une personne, qui n’auroit sur votre compte que des sentimens ordinaires : une estime stérile, une considération bornée. […] C’est l’homme ; ce sont ses mœurs, ses sentimens qu’on peint ; les traits sous lesquels on les rend sont-ils empruntés, les couleurs étrangeres, les organes inconnus ? Non : on peint l’homme par l’homme même, les mœurs par leur caractére, les sentimens par leur ton, les passions par leur langage. […] On dira sans doute que les traits sont grossis, les sentimens outrés, les caractéres enflés. […] Là il ne sçait nous inspirer que les sentimens qui lui sont propres : le miel, la bonté, l’élévation.