/ 453
89. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Vaines Divinités de ceruse & de plâtre, Faites-vous des onguents de Marie, un emplâtre, Qui vous soit appliquez par d’autres médecins, Que ceux qui vous ont mis tous ces noirs assassins : Malgré le vermillon de vos petites bouches, L’éventail de la mort chassera bien ces mouches, Que vous semblez garder pour en faire un tribut, A l’idôle enfumé de leur Dieu Belzebuth. […] Telle est l’imprudence des femmes qui s’enluminent, elles semblent des furies, & des personnes noyées dans le plaisir, par la vivacité de leur rouge. […] Ne semble-t-il pas que c’est un Chrétien qui parle ? […] Il est des hommes aussi insensés, qui, dans leur parure semblent des femmes ; ils enferment leurs cheveux dans une bourse, & les tiennent frisés & bouclés avec des aiguilles : reticulum comis imples  ; ils peignent leurs yeux & leur visage : pingit tremenies oculas, supercilium faligine tinctum  ; ils s’habille de bleu & de vert, couleur propre aux femmes. L’étoffe en est travaillée & brodée en festons, qui semblent de petits boucliers : Cæruleâ indutus rosâ scutislatâ aut galbanâ.

/ 453