Ces passions spirituelles dont je parle ici, sont l’ambition, la jalousie, la colère, l’envie, la vengeance, et autres semblables qui font le sel et l’assaisonnement des pièces de Théâtre. […] Les Comédiens ne représentaient autrefois dans Paris que des Histoires Saintes, telles que sont, par exemple, la Passion, les Actes des Apôtres, et autres semblables : C’est pourquoi on les appelait les Frères de la Passion ; et l’on en voit encore à présent les armes gravées sur la porte de l’Hôtel de Bourgogne. […] Il est encore bon d’avertir ceux qui liront cet écrit, que quand en des traités semblables on fait voir que des Comédies anciennes étaient moins condamnables que celles de ce siècle, on ne prétend pas pourtant qu’elles soient excusables en elles-mêmes, et par rapport à leur représentation sur le théâtre, mais seulement qu’on peut les lire avec moins de danger que les notres, étant même souvent une nécessité de le faire à ceux qui veulent bien apprendre les langues Grecque et Latine.