Le quatriême, quand il est dans l’occasion prochaine de quelque peché mortel, par exemple d’impureté, ayant chez soy, ou en sa disposition la personne avec laquelle il a eu un commerce criminel, & ne la veut pas congedier ; ou bien quand il se trouve dans une condition dangereuse pour luy, par exemple de juge d’avocat, de soldat, ou autre semblable, dans laquelle eu egard à ses dispositions, & à l’experience que l’on a de sa vie passée, il luy est moralement impossible de s’empescher d’offenser Dieu mortellement, & qu’il ne la veut point quitter. […] Les festins frequens à ceux qui se laissent aller facilement à boire avec excés : le jeu pour ceux qui connoissent qu’ils s’y laissent emporter aux juremens & aux blasphêmes : les assemblées & les parties de divertissemens d’hommes & de femmes, pour ceux qui se sentent foibles à concevoir de mauvais desirs, & à commettre d’autres semblables pechez : l’engagement dans une condition, comme de soldat, de marchand, ou d’officier de justice, lorsqu’on sçait qu’on n’a pas assez de courage pour resister aux tentations d’avarice, de larcin, de concussion, ou de vengeance, qui y sont frequentes. […] Si les chutes estoient frequentes, on pourroit l’éprouver deux ou trois mois, à la fin desquels si on reconnoissoit un veritable amendement causé par la fidelité du penitent, & par la violence qu’il a faire sur soy-mesme, on pourroit luy donner l’absolution, parcequ’il auroit donné des preuves effectives de sa conversion, & de sa penitence : mais s’il ne s’estoit abstenu de tomber dans son peché, que parcequ’il auroit esté eloigné des occasions, sans avoir contribué à cet eloignement ; par exemple, s’il s’estoit trouvé en un lieu, ou avec des personnes qui ne luy en laissoient pas la liberté ; ou s’il estoit tombé dans quelque maladie ; ou s’il estoit arrivé quelque rencontre semblable qui eust eloigné ces occasions, il faudroit alors prendre un plus long delay, pendant lequel on pourroit avec plus de loisir observer si le changement de son cœur seroit veritable.