/ 301
254. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Il y a beaucoup de Pièces, qui ne sont recommandables que par l’intrigue ; ces dernières, à la vérité, punissent le ridicule ; mais elles recompensent l’audace : telles sont l’Ecole des Femmes, l’Ecole des Maris, les Ménechmes &c. cette classe est extrêmement étendue : on invitera les nouveaux Auteurs à ne suivre de semblables modèles, que dans la conduite & non dans les mœurs de leurs Drames ; je voudrais même qu’on cultivât peu le genre où la Comédie n’est qu’un joli Roman dialogué, telle est la Pièce intitulée Amour-pour-Amour, Zénéïde, l’Oracle, les Grâces, le Mariage-par-supercherie, & quelques autres. […] On ne doit point crier tout ce qu’on dit, forcer sa poitrine pour se faire entendre, grimacer au lieu de pleurer, mettre par-tout une affectation qui fatigue le Spectateur : il faut éviter ce jeu de comédien-bourgeois, où l’on déploie de grands bras toujours de la même manière, en émissionnant des exclamations modelées qui reviennent exactement semblables à elles-mêmes à la fin de chaque période : on ne s’avancera jamais sur la Scène d’un air déhanché, ni en zig-zag, & l’on se souviendra que le grasséyement est un obstacle au beau Débit. […] qui soutiendrait l’homme de peine, indigné de l’arrogance de son semblable ?

/ 301