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253. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Outre ces premières impressions de la nature, que l’homme a de converser et de se voir volontiers avec son semblable, il a des dispositions à la société que les autres choses n’ont point ; il a l’usage de la langue, il a les signes des mains, des yeux et de toute la tête pour exprimer ses pensées, et pour découvrir son cœur. […] On tâcha d’y trouver quelque remède, mais soit qu’on eût peur d’irriter le peuple, qui ne respirait qu’après de semblables exercices, et qui les voulait conserver comme des marques de sa liberté, soit que le parti des vicieux dans le Sénat fût plus puissant que celui des gens de bien ; on ne put obtenir que deux articles qui amoindrirent un peu le mal ; mais qui ne le guérirent pas. […] Comme si le père des lumières ne leur en eût ôté la connaissance que par jalousie ; ils devinent sur les choses de l'avenir, et bien que ce ne soit que sur de légères conjectures, par un juste jugement de Dieu qui en veut aux superbes, les choses arrivent assez souvent comme ils les ont prédites, afin que les Auteurs de semblables prédictions, s’enfoncent toujours plus avant dans leur vaine et diabolique curiosité, qu’ils entrent dans une plus haute présomption d’eux-mêmes, et donnent par ce moyen plus d’occasion à sa justice de les punir. […] Qui ne veut point être trompé à semblables livres, il n’en doit voir ni le caractère ni la couverture ; car tout y est contagieux, et personne ne touche sans danger la terre où le serpent à répandu son venin. […] il s’en est trouvé un assez bon nombre, lesquelles se sentant obligées de quitter le monde pour ne point demeurer dans le danger de se perdre, et ne rencontrant point de Monastères de Religieuses où se retirer, sont entrées dans des Cloîtres d’hommes, et y ont vécu inconnues jusqu’après leur mort : Hors d’une semblable occasion, tous les déguisements sont blâmables ; La pudeur d’une fille n’est point assurée sous un habit d’homme, et la fermeté que doit avoir un homme n’est jamais bien sous la robe d’une fille ;« Quem præstare potest mulier galeata pudorem ; Quæ fugit à sexu ?

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