L’un tue son père, épouse sa mère, et se trouve le frère de ses enfants. […] Ne nous prévalons, ni des irrégularités qui peuvent se trouver dans les ouvrages de sa jeunesse, ni de ce qu’il y a de moins bien dans ses autres Pièces, et passons tout d’un coup à celle qu’on reconnaît unanimement pour son chef-d’œuvre : je veux dire, Le Misanthrope. […] Qu’un homme ait le droit d’accepter une réparation pour lui-même et de pardonner à son ennemi, en ménageant cette maxime avec art, on la peut substituer insensiblement au féroce préjugé qu’elle attaque ; mais il n’en est pas de même, quand l’honneur de gens auxquels le nôtre est lié se trouve attaqué ; dès lors il n’y a plus d’accommodement possible. […] Nous avons trop appris l’usage qu’on en peut faire, et nous devons songer que les plus mauvais droits hors d’une place, se trouvent excellents quand on est dedans. […] On me disait que cette pièce ayant une fois été représentée, ce personnage en entrant sur la Scène se trouva double, comme si l’original eût été jaloux qu’on eût l’audace de le contrefaire, et qu’à l’instant l’effroi fit fuir tout le monde, et finir la représentation.