On observera cependant qu’à l’époque à laquelle les pèlerins et les confrères de la Passion s’emparèrent de la scène théâtrale, de concert, pour ainsi dire, avec des ecclésiastiques, les comédiens cessèrent véritablement d’être anathématisés, et par conséquent c’est de cette époque que les acteurs n’encouraient plus l’excommunication à raison de leur profession. […] En effet, les gouvernements agirent premièrement de concert avec les saints canons, qui défendaient aux prêtres de jouer la comédie, et ensuite ils s’appliquèrent à épurer la scène, et nos souverains transférèrent les théâtres hors des églises, et ils soumirent les comédiens français à de sages règlements de police ; ils firent construire de magnifiques salles de comédie, ils créèrent des comédiens qui furent salariés et pensionnés, ils les comblèrent de bienfaits, ils en honorèrent la profession et instituèrent une administration royale pour la régir, en portant toutes ces dépenses publiques dans le budget de l’état. […] Il est donc urgent que le pouvoir administratif, d’accord avec le clergé, adopte et prenne des mesures fixes et efficaces pour servir à empêcher qu’à l’avenir, des prêtres, animés d’un zèle indiscret, ne puissent, de leur autorité privée, renouveler le scandale de pareilles scènes.