Le Machiavélisme joue sur le théatre quelques rôles à chaque scène : il n’est point de piece où on ne trompe, où l’on ne dépouille quelqu’un par violence ou par artifice ; la tragédie le fait en grand par des princes, des seigneurs, des ministres, des troupes, par l’effusion de sang. […] Le Machiavélisme littéraire des auteurs, le Machiavélisme galant des actrices n’est pas moins dangereux ; les écrivains se déchirent sans cesse, cabalent, s’intriguent, font gémir la presse, le sang coule sur la scène tragique, les brochures inondent le parterre, les actrices rivalent, se disputent un seigneur, un financier, un fils de famille, étalent leurs charmes & leur licence, font espérer leurs faveurs, aiguisent leurs traits ; la toilette est l’arcenal, les foyers le champ de bataille.