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23. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Le démon au milieu de tout cet air si riant qu’il donnait à la superstition et au culte qui lui était rendu, ne pouvait cacher la haine mortelle qu’il porte à l’homme ; c’est pourquoi n’étant pas content du sang des bêtes dans le temps même où Dieu n’en demandait point d’autre, il exigea dans ses Mystères qu’il y eût du sang humain répandu. […] Cela ne contenta pas encore ce malheureux esprit ; il voulut voir du sang d’homme dans un âge parfait : témoins les Prêtres de Baal dans ce fameux Sacrifice qu’ils entreprirent d’offrir en présence du Roi Achab et du Prophète Elie ; ces misérables se faisaient des incisions et des découpures dans la chair avec des lancettes et des couteaux, jusques à être tous couverts de sang. […] Qui le pourrait croire à présent, si les Histoires anciennes n’en faisaient foi, que les hommes aimèrent enfin avec tant de passion, ce que la superstition avait eu tant de peine à introduire, je veux dire les combats et les effusions de sang ? […] Les Danses étaient devenues pour la plupart des divertissements de dissolution, et il était de l’intérêt public de conserver pour la défense de la Patrie tant de généreux Combattants dont le sang et la vie étaient prodigués pour si peu de chose. […] je ne veux ni des Holocaustes, ni de la graisse, ni du sang de vos Agneaux ; je déteste votre encens et vos Assemblées : Quand vous étenderez vos mains vers moi, je détournerai mes yeux ; et quand vous redoublerez vos prières, je ne vous écouterai point ; parce que vos mains sont pleines de sang.

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