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81. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Le germe de cette fureur théâtrale fut jeté au Collège ; les premiers essais y furent faits de la main d'un Régent : quels fruits en vont éclore sous ces saints auspices ? […] et parce qu'autrefois ils ont été plus grossièrement libertins, ceux de nos jours sont-ils des Saints ? […]   42.), les plus sav ants d'entre eux composèrent des tragédies dont le sujet était tiré des livres saints(et même des comédies) et on ne le trouva pas mauvais. […] Quoique ces deux pièces soient les plus épurées pour les mœurs, et les plus remplies de sentiments de religion qui aient paru, elles ne feront jamais l'apologie des pièces tirées des livres saints, dont elles sont une profanation. […] Pour les autres drames prétendus pieux, parce qu'on y a enchâssé le nom de quelque saint personnage, la Théodore de Corneille, la Jephté de Pellegrin, la galante Judith de Boyer, etc. ces Saints seraient fort étonnés, s'ils revenaient au monde, de se voir travestis en Comédiens, et ne feraient pas l'apologie de leur métamorphose.

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