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357. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Le caractere de ces représentations, dont les Pélerins de la Terre sainte avoient donné l’idée, procura à la compagnie de leurs Inventeurs le privilege d’être érigée en Confrairie pieuse : De nos dévots Aïeux le Théatre abhorré, Fut long-temps dans la France un plaisir ignoré ; De Pélerins, dit-on, une Troupe grossiere En public à Paris y monta la premiere ; Et sottement zélée en sa simplicité, Joua les Saints, la Vierge & Dieu par piété. […] Un Moine nommé Geoffroi, qui depuis fut Abbé de Saint-Alban en Angleterre, chargé de l’éducation des jeunes gens, leur faisoit alors représenter avec appareil des especes de Tragédies de piété, dont la premiere eut pour sujet les Miracles de sainte Catherine. […] Les sujets de leurs especes de Poëmes étoient tirés de l’Ecriture sainte & des Légendes des Saints. […] En voici les termes : « Ne sera loisible aux Fideles d’assister aux Comédies & autres Jeux joués en public ou en particulier, vu que de tout temps cela a été défendu entre les Chrétiens, comme apportant corruption de bonnes mœurs, mais sur-tout quand l’Ecriture sainte y est profanée. Et si en un College il étoit trouvé utile à la jeunesse de représenter quelque histoire, on ne pourra le tolérer qu’à condition qu’elle ne sera pas tirée de l’Ecriture sainte, qui n’est pas baillée pour être jouée, mais pour être purement prêchée ».

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