Je fai bien que vous me direz que c’est être trop rigoureux que de vouloir vous retrancher ces sortes de divertissemens, je l’ai crû longtems aussi-bien que vous, je me suis reproché plus d’une fois à moi-même d’avoir sur ce point des sentimens trop severes, & je vous avouë que j’ai cherché des temperamens pour sauver le Christianisme sans troubler vos delices & vos plaisirs, mais enfin il m’a été impossible d’accorder ces vanitez & ces dissolutions, avec la qualité sainte & venerable de membre de Jesus-Christ. […] De tous ces eloges, que ces grands Saints donnoient à ces premiers imitateurs de Jesus-Christ ; y en a-t-il un seul, qui convienne aux Chrétiens de nôtre tems, au contraire de tous les reproches, qu’ils faisoient aux infidelles, y en a-t-il quelcun qu’on ne ne nous puisse faire avec justice ? […] Et ne me dites pas ce que quelques libertins opposerent autrefois à saint Ciprien, que l’Evangile, que l’Ecriture Sainte ne defend nulle part ni les bals, ni les comedies, ni les mascarades, l’Ecriture (répond ce grand Saint) a plus dit en se taisant, que si elle s’êtoit expliquée par des defenses expresses ; elle a eu honte de faire un precepte pour des choses, qui êtoient si visiblement indignes du Chrêtien, qu’elle formoit.