« Quel est le résultat moral de toutes les Tragédies où l’on nous fait éprouver successivement l’amour, la haine, la cruauté, la compassion ; où l’on nous rend le jouet de tous les vents, tandis que tous les Philosophes conviennent que la sagesse consiste dans la constance ou l’égalité de l’ame ? […] Il vouloit qu’on se conformât à la sagesse des Egyptiens, qui exigeoient que le Poëte & le Musicien ne pussent jamais inspirer la volupté ; mais qu’ils s’accommodassent au but & à l’esprit des sages Législateurs. […] « Les Fondateurs d’Ordres Religieux, dit-il, n’eurent que de bonnes intentions, en formant les divers Instituts qu’on trouve dans le sein de l’Eglise ; & il n’y eut pas jusqu’aux habits qu’ils donnerent à leurs disciples, & que le monde juge bizarres, qui ne prouvent leur sagesse & leur piété. […] Et voilà comment la folie du monde est sagesse…. […] La sagesse & la vertu en reçoivent toujours quelque atteinte ; on s’émeut, on se passionne, on éprouve tous les mouvemens de haine & d’amour, de pitié & de vengeance, dont on voit qu’un feint personnage est animé.