Si malgré la beauté de la versification, & la sagesse de la conduite, cette piece est une des moins intéressantes de son illustre Auteur, c’est que l’obstacle aux amours de Titus & de Berenice n’est fondé que sur un prejugé national. […] La sagesse chez nous n’est point enchaînée, tandis que l’impudence est aux fers dans les Sérails de Constantinople, remplis de Georgiennes & de Circassiennes que le vil intérêt à formées dès l’enfance à la pratique la plus hardie & la plus effrenée des mysteres de l’amour, pour augmenter leur prix aux yeux d’un maître voluptueux. […] J’entens sans cesse célebrer la sagesse & la pureté des loix & des mœurs de Sparte ; qu’offre donc de si admirable ce Peuple qu’on propose comme le sublime modele de la plus parfaite législation ? […] N’est-il pas de sa sagesse de se servir d’un art qui tire une source d’instructions d’un objet de plaisir ? […] J’ose reclamer, en faveur de l’humanité, les droits qu’il a de prétendre à l’approbation de tout homme qui pense : serions-nous assez injustes pour le proscrire, tandis que tant de professions pernicieuses, ou du moins indifférentes & frivoles par leur inutilité reconnue, échappent au mépris dont on flétrit l’école de la sagesse & de la vertu ?