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218. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

« Mais, dites-vous, pages 24 et 25, toutes les déclamations des saints Pères contre la Comédie, ne doivent pas faire tant d’impression sur notre esprit, et nous paraître d’une si grande autorité, puisque ces mêmes Pères n’ont pas déclamé avec moins de violence contre le luxe, l’intempérance, etc. qu’on en voit des Homélies entières dans Saint Chrysostome ; qu’on en voit un détail particulier dans le Pédagogue de Saint Clément d’Alexandrie, que Saint Augustin en parle fort au long dans la plupart de ses Ouvrages, et surtout dans la Lettre à Possidius ; et que cependant nonobstant tout cela on ne fait pas tant les scrupuleux sur ce Chapitre que sur celui de la Comédie, et qu’on ne fait pas difficulté de s’habiller selon sa condition et de vivre à son aise, pourvu qu’on le fasse avec une honnête modération ; que c’est une injustice de ne pas étendre cet adoucissement aux Spectacles, et de ne pas dire, que comme on applique les reproches des Docteurs de l’Eglise au luxe, à l’intempérance, à la dissipation des biens, et non pas à leur usage modéré et innocent, l’on peut aussi interpréter leurs paroles, des Comédies impies et déshonnêtes, et non pas de celle où l’on ne trouve rien que de conforme aux règles de la sagesse et de l’honnêteté. […] Mais auparavant vous voulez bien que je vous dise, que quand je vous accorderais la conséquence de tout votre raisonnement, il ne conclurait pas en votre faveur, à moins que vous ne prouviez un peu plus solidement que vous n’avez fait, que la Comédie que vous prétendiez justifier, est conforme aux règles de la sagesse et de l’honnêteté, ce que je vous ai nié, et que je vous nie encore, surtout si vous entendez parler non d’une sagesse, et d’une honnêteté mondaine, ce qui est trop vague, mais d’une sagesse et d’une honnêteté Chrétienne.

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