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20. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Que la Comédie, telle qu’elle a été traitée par Moliere, est suffisamment bonne pour les mœurs ; à plus forte raison depuis les sages réglemens qui ont été introduits. […] Cependant il se rencontre des Ecrivains, qui, sans avoir égard à cette prodigieuse différence, semblent chercher à entretenir le courroux de l’Eglise ; qui trouvent du Crime jusques dans les Drames les plus sages, & qui soutiennent enfin que des Piéces de Théâtre aussi honnêtes & aussi épurées que nos bonnes Comédies, ont été de tous tems condamnées pour leur seule inutilité. […] Moliere n’étoit ni impie, ni méchant ; & pour se convaincre qu’il n’a jamais eu que des intentions sages, que l’on songe un instant au fond de deux de ses Piéces, qui sont le plus attaquées pour les mœurs. […] Tout ce qu’un esprit sage & orné peut produire de plus équitable, ne se trouve-t-il pas dans le discours récité par le P. […] On dira seulement, au sujet de la Morale qui y est répandue, que l’on ne croit pas qu’il y ait au monde une personne assez simple, ou environnée de gens assez simples, pour prendre des Chansons pour des vérités, que quand Quinault a dit : Est-on sage Dans le bel âge, Est-on sage De n’aimer pas ?

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