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14. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Les comédiens seraient les premiers à éprouver que le Théâtre est préjudiciable, quand pour en faire jouir des gens sages, on veut interrompre des occupations essentielles, auxquelles le plaisir n’est pas capable de les faire renoncer. […] Les sots à la longue sont forcés d’imiter les sages, et les Comédiens jouiront un jour de l’estime universelle : quand bien même tous les Philosophes de Genève se réuniraient à déclamer contre eux, le Public sourd à leurs criailleries, les laisserait aboyer à la Lune. […] Pen et Confucius, voilà deux sages, sinon en Religion du moins en morale. […] Tout homme qui attend son honneur des titres dont il est décoré, s’il les possède sans les mériter, n’est aux yeux des sages qu’un Baudet chargé de Reliques. […] S’il eût été véritablement sage, il aurait accepté les présents de ce Héros, ne fut-ce que pour soulager les malheureux de sa connaissance.

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