Voici sa thèse : « Saint Augustin dans le second Livre de la Musique, dit à celui à qui il parle : Je veux que vous vous ménagiez ; car il est convenable au sage de relâcher quelquefois son esprit de l’application qu’il a aux affaires : or ce relâchement se fait par des paroles et des actions divertissantes. C’est donc le propre de l’homme sage et vertueux de s’en servir quelquefois : Aussi voyons-nous que le Philosophe applique aux jeux la vertu d’Eutrapélie,Ponit virtutem Eutrapeliæ circa ludos quam nos possumus dicere jucunditatem. […] Et en tant que cette vertu l’empêche de prendre des divertissements immoderés, elle est comprise sous la modestie. » Qu’est-ce que saint Thomas dit en tout cela de favorable à la Comédie, ou plutôt ; que ne dit-il pas qui la condamne ouvertement, puisqu’il renferme toute la liberté que l’homme sage se peut donner, à une gaîté toute modeste ? […] Faut-il une plus grande preuve de ce que j’avance que saint Thomas lui-même ; auquel comme ayant été du Conseil de saint Louis, il faut attribuer une partie de la résolution si sage que ce Prince religieux prit, de bannir de son Royaume tous les Baladins. […] Les moyens pour conserver la chasteté, selon l’Écriture, sont compris dans ces paroles : Détournez vos yeux d’une femme qui n’est pas sage, de peur de tomber dans ses piéges.